J’ai appris hier seulement le décès de Patrick Verbeke le 22 Août 2021.
Il y a une trentaine d’années j’avais fait peut être quatre ou cinq fois sa première partie sur un période brève, on s’en était amusé genre «...mais t’es encore là ...». Et puis il y a quelques années je l’avais recroisé à un concert caritatif ou nous jouions moi en duo, lui en trio si je me souviens bien. Il n’était pas très en forme et j’avais été attristé par son état de fatigue. Il était arrivé avec ses musiciens et tout le monde l’avait vu disparaître directement dans sa loge puis revenir pour les balances qui avaient été pas faciles je m’en souviens bien.
C’était une soirée associative dans laquelle tout le monde fait un petit truc. On avait tous joué au moins avec une heure de retard. Bref. Il avait assuré l’affaire vraiment comme il faut. Une fois le truc terminé, tout le monde est allé au buffet sauf lui. Je suis donc allé en loge. Sa porte était ouverte, il était là, tout seul assis face à une glace avec un gobelet de café à moitié vide dans lequel il mettait les cendres de ses clopes et ses mégots. Il m’a regardé passer, je me suis changé, puis j’ai frappé à sa porte et me suis assis à côté de lui.
On a échangé quelques mots, dit deux trucs marrants sur la soirée, et puis on est resté silencieux facilement deux minutes l’un a côté de l’autre et c’était vraiment un chouette silence... Puis je me suis levé je lui ai dit « au revoir » et suis parti ranger le matos !
Il était aussi un pédagogue infatigable pour raconter le Blues aux gens, aux gamins et à qui voulait bien l’entendre. J’entends sa voix au moment ou j’écris.
Je trouverai chouette que dans les petits groupes de Blues on écrive un Blues en français pour raconter un truc sur Verbeke, je crois humblement que ça lui est du.
Alain Messier